Gynémotricité

Ça fait jamais plaisir à entendre, mais force est de constater qu’Hitler était un visionnaire. Et non seulement je l’affirme, mais VOUS le démontrez tous les jours. En effet, le père Adolf avait une lubie : l’ « espace vital », le lebensraum, comme dirait Christiane, notre stagiaire Allemande. C’est pour cet espace vital qu’il s’était mis en tête de conquérir toute l’Europe. Conquête d’un espace vital que les plus beaufs d’entre vous reproduisent quotidiennement.
En effet, le commun des beaufs (c’est-à-dire la majorité des être humains) semble avoir décidé qu’il lui fallait plus d’espace vital automobile et c’est ce qui nous vaut cette déferlante de véhicules spacieux complètement disproportionnés par rapport aux besoins réels de leurs conducteurs (et le plus souvent de leurs conductrices).
Qu’est-ce que c’est que toutes ces bonnes femmes qui demandent à leur mari un break, un monospace ou un 4x4 dès qu’elles ont un chiard ? Depuis quand est-ce qu’on a besoin d’un véhicule 5 ou 7 places pour transporter 2 mouflets ?
Moi, quand j’étais plus jeune (et que ma sœur était petite), ma maman roulait en Fiat 126. Croyez-le ou non, on peut caser 4 adultes dans une Fiat 126 (le problème venait plutôt des sièges qui sont en plastique alors l’été quand tu sors de la piscine bonjour la peau fragile et nue sur la banquette à 200°C…).
Et là, l’autre jour à mon boulot, on propose à un gars une Volkswagen Passat (ouais, j’ai le genre de boulot où les mecs roulent en Audi A4 ou en Passat) et le gars demande si c’est assez grand, parce qu’il a 2 enfants !
Voilà comment on se retrouve avec tout un tas de petits Adolfs et Adolfettes sur la route, chacun en train de montrer à son voisin que c’est lui qu’a le plus gros espace vital.
Vous aurez remarqué que la grande majorité des conducteurs de 4x4 et de monospaces sont des conductrices. En effet, fortes de ces nombreuses années où elles ont pesté que « keskilkroilemec, paskilaunegrosvoiturlaroutluiappartient ?! », les femmes tentent aujourd’hui de se venger comme elles peuvent, ou tout du moins d’essayer de récupérer cette part de route qu’ont leur avait volée, horribles machifachos que nous sommes. Maintenant qu’elles ont une grosse voiture, on va les respecter. C’était sans compter avec leur principal défaut : elles ne savent pas conduire. Oh, je vous vois venir avec vos arguments fallacieux, vos statistiques et vos prix d’assurances moins élevés pour les femmes…
N’avez-vous jamais répété triomphalement que « derrière chaque grand homme il y a une femme » ? Eh ben la route c’est pareil : derrière chaque homme qui commet un accident il y a une femme.
Les femmes ont trois défauts lorsqu’il s’agit de conduite (d’ailleurs quand est-ce que vous avez vu une femme pilote de F1 pour la dernière fois, hein ?) :

1) la gestion des distances. C’est bien connu, les femmes ont du mal à évaluer correctement les distances. Du coup il n’est pas rare de les voir au milieu de la route, déjà persuadées qu’elles frôlent le bord, ou bien piler lorsque s’en vient une mobylette, prêtes à vous jurer qu’il n’y pas assez de place pour la mobylette ET leur Clio sur une route à 2 voies. Cette gestion catastrophique des distances qui les fait déjà conduire comme des grand-mères lorsqu’elles sont au volant d’une berline compacte les rend aussi à l’aise au volant d’un monospace qu’un éléphant dans un magasin de porcelaine : entre la peur de rayer la voiture que leur mari n’a pas fini de payer et la peur de l’accident effroyable qu’elles provoqueraient au moindre contact avec un autre véhicule à plus de 30 km/h, les femmes en grosse voiture SE TRAÎNENT comme c’est pas permis !

2) Aucun sens de l’anticipation. La femme se focalise sur ce qui arrive. Elle réagit à ce qui arrive. Sauf que quand ça arrive, ben c’est trop tard.

3) Aucun sens de ce qu’est la conduite. Pour une femme, conduire c’est faire avancer SON véhicule en respectant le code de la route et les panneaux disséminés ça et là sur le trajet. Non, conduire ce n’est pas ça. Conduire c’est savoir qu’on n’est pas tout seul sur la route, et que c’est sans doute une bonne idée de rouler un peu plus à droite quand on est à droite et un peu plus à gauche quand on est à gauche pour pouvoir laisser une plus grande marge aux motards qui conduisent au milieu (« KOOAAAA ?! Il y a aussi des motos qui roulent sur la même route que moooaaa ?! Et au mileu ? mais ils ont pas le droooaaaaa !!! »). Conduire c’est accepter la réalité de la conduite des autres et s’y adapter pour rester fluide.

Alors entre celles qui roulent trop lentement, celles qui mettent leur cligno à droite pour tourner à gauche, celles qu’avaient pas prévu qu’il fallait tourner tout de suite et qui tournent sans prévenir au dernier moment, celles qu’avaient pas vu la circulation ralentir depuis 25 mètres et qui te pilent dans le cul, les femmes au volant, merci, hein… On ne naît pas mysogine, on le devient en conduisant.

Je dois quand même avouer une certaine satisfaction que j’aie eu l’autre jour : j’ai fait un doigt à un gars au volant de son 4x4 BMW (ouais, pour une fois c’était un gars). Mais pas un doigt super loin au moment où le mec prend sa sortie d’autoroute, hein, nan nan, un vrai doigt juste à côté du gars qui croyait que parce qu’il roulait en 4x4 il allait pouvoir me griller en se foutant sur la file d’à côté et en forçant tranquillement le passage. La loi du plus fort, quoi. Alors j’ai bieeeen collé la voiture qui me précédait, et quand ce gros con il m’a regardé en gueulant avec sa fenêtre ouverte, je lui ai fait un gros doigt et il a fermé sa gueule. Et il a bien fait, parce que ça doit coûter super cher de remplacer tous les phares d’un 4x4 BMW…

Moi, je roule en Toyota Yaris.